Alain "Boum Boum" Caron

Alain-Luc Caron portait le surnom qu'on avait d'abord donné au légendaire Bernard Geoffrion, celui-là même qui a inventé le "lancer frappé".  Alain "Boum Boum" Caron, ou "Ti-Lou" pour ses   amis du haut du Lac-Saint-Jean, propulsait des lancers retentissants et dévastateurs, d'où son sobriquet imagé.  Dans le hockey professionnel, seule la puissance du lancer de Bobby Hull pouvait entrer en parallèle avec le sien.

"Encore aujourd'hui, malgré les progrès et l'avancement des techniques sportives, aucun joueur de hockey professionnel ne peut comparer la force de son lancer à celui du "Boomer" de Dolbeau."  (Gaston Perron).

Alain Caron, fils de Charles Caron et d'Yvonne Bouchard, est né à Dolbeau, le 27 avril 1938.  Son père, originaire de Rimouski, s'est établi au Lac-Saint-Jean en 1936; sa mère faisait partie d'une vieille famille de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Dans le hockey mineur de sa ville natale, Alain Caron est gardien de but pour les Castors de Dolbeau jusqu'à l'âge de 15 ans.

"À l'automne de la saison 1954-1955, il participe comme ailier au camp d'entraînement des Aiglons junior A d'Alma, de la Ligue Saguenay-Québec.   À sa grande déception, il est remercié de ses services.  L'année suivante, bien qu'il ait manqué le début de la saison, il marque 69 buts dans la même ligue qui l'avait auparavant rejeté et il se permet d'établir le fabuleux record de 7 buts et 2 passes dans une rencontre.  Seul Jean-Claude Tremblay le devancait pour le total des buts avec 71; cet ailier gauche du National de La Baie avait cependant joué toutes les parties du calendrier."  (Gaston Perron).

Ti-Lou n'a été qu'un an dans le Junior.  À l'âge de 18 ans, les Saguenéens de chicoutimi de la Ligue professionnelle du Québec l'embauchaient.   Dans le professionnel mineur, il a accompli de nombreux exploits et remporté plusieurs trophées.  À Saint-Louis, dans la Ligue centrale, il a établi le record de 77 buts dans une saison.  Interrogé à ce sujet en 1986, Phil Esposito, son joueur de centre de l'époque, déclara:  "Je lui donnais la rondelle, je levais la tête et je voyais scintiller la lumière rouge!".

Alain Caron a évolué aussi pour Providence et Amherst.  Lors de la première expansion de la Ligue nationale, alors qu'il avait 29 ans, il eut la satisfaction d'être réclamé par les Seals d'Oakland, en Californie.  Il participa à 58 matches et il fut crédité de 22 points, 9 buts et 13 passes.ACaron2.jpg (19672 bytes)

Avec les Seals d'Oakland en 1967-68.

Ailier droit qui lancait de la droite, sa fiche dans la Ligue nationale lui accorde une taille de 5 pieds et 10 pouces avec un poids de 170 livres.

Le 21 mai 1968, les Seals le cédèrent au Canadien avec Wally boyer, Jim Pritchard et Roy Martiniuk contre Norm Ferguson et Stan Fuller.  L'année suivante, il participa à deux matches, ce qui lui permettait de revendiquer l'honneur d'avoir fait partie d'un club gagnant du trophée Prince-de-Galles.

On a prétendu que "ses jambes" et son âge constituaient un handicap à l'exploitation de son talent et il a alors été accueilli par les As de Québec.

Après avoir décidé de mettre fin à sa carrière au printemps 1972, il revenait sur sa décision quelques mois plus tard et il acceptait une offre des Nordiques de Québec, récemment admis dans l'Association Mondiale de Hockey.  En dépit de ses 34 ans, il s'affirma de nouveau comme marqueur.  On l'utilisa beaucoup à la pointe sur les attaques massives où il fut particulièrement efficace.

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S'étant aligné avec les Nordiques de 1972 à 1975, il a participé à 148 matches et compté 74 buts; en 1983, il se classait encore au douzième rang des compteurs de tous les temps chez les Nordiques et il devancait Jean-Claude Tremblay avec ses 66 buts.

Alain Caron, en totalisant 77 buts pour Saint-Louis, dans la Ligue centrale des États-Unis, a établi un record qui tient toujours dans le hockey professionnel mineur.

En mars 1973, en enregistrant son 31e but de la saison contre le gardien Bernard Parent des Blazers de Philadelphie, il marquait le 55e de sa carrière dans les rangs professionnels.  Le mercredi 23 mai de la même année, ses amis de Dolbeau célébraient son exploit devant le maire J.-Armand Vézina, à l'Hôtel de ville.   Evans Laberge lui remettait un trophée, la ville lui offrait un bijou et on lui présenta une bourse.

Après sa carrière de hockeyeur, Alain Caron a été représentant de Labatt à Dolbeau avant d'aller vivre à Chicoutimi, où il était gérant du club de golf.

Cardiaque depuis quelques années, il est décédé subitement, à chicoutimi, le 16 décembre 1986, à l'âge de 48 ans et 7 mois.  Il avait un fils de 25 ans.

Source:  Gaston Perron, instructeur de hockey de Dolbeau.

              Ghislaine Caron, soeur d'Alain.

              Le Lac Saint-Jean, 22 novembre 1972, 31 janvier, 14 mars et 30 mai 1973.


"Alain 'Boum Boum' Caron ne regrette rien de ses 19 années chez les pros",(Progrès-Dimanche,4 Décembre 1983)



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