De retour à Chicoutimi

Alain "Boum Boum" Caron ne regrette rien de ses 19 années chez les pros

Par Paul Girard

 

Chicoutimi (PG) - Alain "Boum Boum" Caron n'est pas encore établi au Saguenay, mais son présent séjour au Saguenay constitue probablement le plus long qu'il ait vécu, à Chicoutimi, depuis 1959.  A l'époque, il touchait $85 par semaine pour évoluer avec les Saguenéens de la Ligue senior.

"J'avais deux choix qui se présentaient à moi dans ce temps-là.  Les Saguenéens seniors à $85 par semaine ou les Canadiens juniors à $65.  Comme ma mère était veuve et que je me devais de l'aider, j'ai donc opté pour les Saguenéens.   J'ai bien aimé mes deux ans ici, les deux dernières des Saguenéens dans la ligue d'ailleurs, parce que j'ai eu l'occasion de jouer avec des gars comme Stan et Lou Smrke, Georges Roy, Fernand Perreault, Jacques Locas père, Michel Harvey et Mauril Morrissette   entre autres", de dire l'ex-hockeyeur professionnel originaire de Dolbeau.

Retraité du hockey depuis 1976, Alain Caron ne regrette aucun des moments vécus au long de ses 19 ans de carrière.

Pas de fortune

"Je n'ai pas fait fortune si on pense que je gagnais au mazimum $30,000 lors de ma dernière année de contrat avec les Nordiques de Québec en 1974-75, année où ils m'ont échangé aux Stags du Michigan (AMH) avec Michel Rouleau et Pierre Guité en retour de Marc Tardif et Steve Sutherland.  Mais cela n'est pas très grave dans le fond car j'ai eu la chance que bien des amis de mon temps auraient aimé avoir", de reprendre le "Boum", qui fait actuellement son apprentissage dans l'hôtellerie à l'Hôtel-Motel Le Montagnais de Chicoutimi.

Des moments inoubliables vécus dans le hockey professionnel, Alain Caron n'oubliera jamais sa dernière, en 1975-76 dans l'uniforme des Jaros de la Beauce de la Ligue Nord-américaine.  Une saison à saveur spéciale dont les 78 buts représentent presqu'un fait anodin.

"Les Jaros avec les Joe Hardy, Gilles Bilodeau, Jim Troy et compagnie, c'était une équipe terrible.  En fait le film "Slap Shot" devait se faire avec les Jaros mais comme l'équipe s'est retrouvée dans les éliminatoires, les producteurs ont décidé de se tourner du côté de Johnstown.  "Slap Shot" c'est vrai de A à Z, mais en moins pire que la réalité", de raconter l'ancien coéquipier de Phil Esposito.

77 buts

"J'ai joué avec Phil Esposito et Fred Stanfield, deux excellents joueurs qui ont fait leur marque dans la Ligue nationale plus tard.  Cela se passait en 1963, à Saint-Louis.  C'est cette année-là que j'ai marqué 77 buts.  Je m'en souviendrai toujours car un tel événement ne s'oublie pas, surtout que la Ligue centrale était très forte à l'époque comme le prouve le paquet de bons joueurs qui ont atteint la LNH par la suite", dit-il.

Du hockey pratiqué par les professionnels aujourd'hui, Alain Caron reconnaît une différence marqué:  "Les joueurs sont beaucoup plus rapides présentement.   Mais du côté défensif, ils n'arriveront jamais à la cheville des hockeyeurs des années '60 par exemple.  Un compteur de 50 buts actuellement aurait été un bon compteur avec 20 buts à cette époque.  Tout est fait en fonction de l'offensive maintenant", de conclure celui qui a amorcé sa carrière en même temps que Jean-Claude Tremblay.

Une différence toutefois.  Jean-Claude a opté pour les Canadiens juniors au détriment des Saguenéens seniors!

 

Progrès-Dimanche, 4 Décembre 1983.


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