Gardien de buts dans la LNH
Frédéric Chabot profite du moment présent

par Stéphane Bégin
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Le cheminement de sa carrière n'a pas été facile. Mais Frédéric Chabot ne regrette absolument rien. Il sait qu'il fait partie d'un groupe privilégié en jouant au hockey de façon professionnelle. C'est la raison pour laquelle il versera une partie des profits de son tournoi de golf (25 juin) à la Fondation canadienne rêve d'enfants, question de redonner à la population ce qu'il a reçu étant plus jeune.

ALMA (SB) - Même s'il ne joue pas très souvent dans la Ligue nationale de hockey (LNH), Frédéric Chabot profite ample-ment du moment présent. Il sait qu'il est un privilégié de la société.
Agé de 31 ans, le gardien de buts originaire d'Hébertville-Station au Lac-Saint-Jean n'a par contre jamais eu la vie facile. Son parcours a été parsemé de plusieurs embûches, lui qui vit du hockey depuis maintenant une dizaine d'années dans les rangs professionnels.

Mais à force de travail, d'acharnement et d'un peu de chances, il a eu l'occasion de disputer plus de 25 matches avec le Canadien de Montréal, les Flyers de Philadelphie et les Kings de Los Angeles.

En plus de tout cela, Chabot parvient à gagner passablement d'argent. S'il avait passé toute la saison avec le Canadien de Montréal, il aurait reçu 400 000 $ américains. Il a dû se contenter de la moitié ou à peu près à Montréal, mais il ajoute une partie de son salaire avec Houston, dans la Ligue internationale de hockey. Une partie des 250 000 $ de son contrat.

«Jouer au hockey professionnellement, j'y rêve depuis que j'ai 10 ou 12 ans. A la maison, lorsque je regardais le hockey à la télévision, j'avais toujours un gant de baseball et une balle. Je me pratiquais tout le temps.

«Je n'ai jamais vraiment eu d'idole comme gardien de buts. Je les aimais tous et je les trouvais tous intéressants devant leur filet. Mais je regardais attentivement leur travail», se souvient Frédéric Chabot.

Mais à ses débuts, Chabot n'était pas un gardien. Sur la patinoire extérieure d'Hébertville-Station, à l'âge de 6 ans, il a commencé comme attaquant. Il évoluait alors contre des joueurs plus vieux, âgés de 8 à 10 ans.

Il a ensuite poursuivi sa carrière à l'aréna de Saint-Bruno comme défenseur. Mais il voulait garder les buts. Il a constamment demandé à son entraîneur de lui donner l'occasion d'être devant le filet. Lorsque l'occasion s'est présentée, il l'a saisie en connaissant un match solide. Et on connaît la suite.

Son passage actuel dans l'organisation du Canadien de Montréal a fait de Chabot un joueur un peu plus connu des amateurs de hockey du Québec. Mais il roule sa bosse depuis un certain temps déjà.

Frédéric Chabot est bien connu des gens du Saguenay-Lac-Saint-Jean, même s'il a dû quitter sa municipalité à l'âge de 16 ans pour évoluer avec les Gouverneurs de Sainte-Foy, au midget AAA.

Depuis ce temps, la vie n'a pas toujours été facile. Une longue route parsème le curriculum vitae du gardien de buts d'Hébertville-Station.

Repêché par les Devils du New Jersey en 1986, Chabot a pris part à trois camps d'entraînement avec l'équipe de la LNH. Incapable de passer devant les Sean Burke, Robert Sauvé, Graig Billington et Chris Terreri, il a dû abandonner l'idée d'obtenir un contrat avec New Jersey.

En 1989, il s'est retrouvé avec l'organisation du Canadien de Montréal. Il a appartenu à cette formation durant quatre ans et demi. Il a obtenu quelques départs avec la grande équipe.

«J'ai ensuite été échangé aux Flyers de Philadelphie en 1993-94. J'ai passé la saison dans la ligue américaine où j'ai été nommé meilleur gardien de la ligue.

«Après un bref passage dans l'organisation des Panthères de la Floride, je me suis retrouvé avec Houston dans la Ligue internationale de hockey. J'ai joué 72 matches, j'ai été nommé gardien de l'année, joueur le plus utile de la ligue et joueur par excellence du match des étoiles», résume-t-il.

Ce brio l'a amené à signer un contrat avec les Kings de Los Angeles où il a disputé une douzaine de rencontres. Laissé au ballottage en début de saison, il a alors été réclamé, à sa grande surprise, par le Canadien de Montréal.

«Je ne croyais pas voyager aussi souvent. Mais la réalité, c'est souvent autre chose. Mais je ne regrette absolument rien. Je joue au hockey pour m'amuser et pour vivre. La différence entre la LAH et la LNH, c'est le chèque de paie. Pour le reste l'expérience est la même.

«Maintenant, ce que je souhaite, c'est de continuer dans le hockey durant encore cinq saisons. J'aimerais demeurer de façon régulière avec une équipe de la LNH. J'espère rester avec le Canadien, mais je ne sais pas à quoi m'attendre», de dire Chabot, qui aimerait bien boire dans la coupe Stanley.

LE PROGRES-DIMANCHE, le 25 Avril 1999


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