Mario Tremblay,  Le "Bleuet bionique"

"Mario Tremblay, travailleur infatigable, imbu d'un désir insatiable de vaincre, combatif et déterminé, était de ceux qui permettent aux meilleurs joueurs de l'équipe de respirer plus à l'aise dans les coins de patinoire".  Les partisans du Canadien se souviennent de lui comme d'un ailier "qui se donnait entièrement à son équipe, fier de porter la sainte flanelle et de la défendre farouchement autant sur la glace qu'à l'extérieur du Forum."  Cet hommage du journaliste Guy Pinard à son endroit traduit bien les sentiments de ses nombreux supporteurs et admirateurs.

Sans prétention, Mario Tremblay se considérait lui-même comme un "plombier", c'est-à-dire un humble travailleur, habile à bourlinguer le long des rampes.  Des plombiers de cette trempe, les clubs en manquent.  Si Johnny Gagnon se comparaît à de la dynamite sur glace, Mario, quant à lui, c'était un volcan.   C'est une heureuse coincidence que le Bleuet bionique ait porté le même prestigieux chandail No 14, rendu célèbre par le Black Cat de Chicoutimi.

Plombier de luxe que celui qui compte 30 buts durant chacune des saisons 1978-1979 et 1982-1983 pour obtenir des totaux de 59 à 67 points.

Plombier extraordinaire que celui qui a gagné d'arrache-pied quatre coupes Stanley et qui a également vu son nom inscrit sur une cinquième en 1986, malgré que, blessé, il n'ait pu participer à la finale qu'il avait dû regarder du haut de la passerelle.

Plombier étonnant et exceptionnel celui qui, par sa fougue et son enthousiasme, devient une source de motivation incomparable pour ses coéquipiers.

Mario Tremblay, fils de Gonzague Tremblay et de Maude Fortin, est né à Alma le 2 septembre 1956.  Le grand-père Fortin était originaire d'Hébertville et le grand-père, Jean-Baptiste Tremblay, vivait à Roberval.

Mario a épousé Colette Germain à Beaconsfield en 1977 et ils ont deux filles, Janie et Claudia.

Le 8 avril 1970, il gagnait un trophée au sein de l'équipe Bantam de Sainte-Anne, à Alma.

En 1971-1972, Mario Tremblay était avec les Aiglons d'Alma et le 28 juin 1972, il signait avec le Canadien junior avec lequel il s'est aligné deux ans d'affilée.   Le 29 mai 1974, il était repêché au quatrième rang, douzième rang général, par le Canadien, et ca devenait pour lui le début d'un grand rêve.  En septembre de la même année, son apprentissage chez les juniors était complété et il se joignait aux Voyageurs de la Nouvelle-Écosse, le club ferme du Canadien.  Il y devint immédiatement une valeur sûre et il commenca à jouer pour le "Grand" club dès le mois de décembre.

Le 22 novembre 1983, Mario enfila son 200e but contre Boston.

Avantagé d'une taille de six pieds et d'un poids de 190 livres, Mario Tremblay a joué pour le club Canadien de 1974 à 1986.  Il a inscrit un total de 258 buts et obtenu 326 aides; on lui a décerné 1043 minutes de punition.  Son équipe ayant participé aux éliminatoires à chaque saison de sa carrière, il y a compté 20 buts, fourni 29 aides et il a réchauffé le banc des punitions pendant 187 minutes.mt2.jpg (82326 bytes)

 

Il a fait partie de l'équipe qui a remporté le trophée Prince-de-Galles en 1975-1976, 1976-1977, 1977-1978 et la coupe Stanley durant les mêmes années, ainsi qu'en 1978-1979.

Homme d'affaires averti, il a ouvert une brasserie à Alma le 28 août 1980, commerce qui a été vendu depuis mais qui existe toujours sous le même nom et qui conserve la même atmosphère.

Mario Tremblay a annoncé sa retraite du hockey le 22 septembre 1986.   Le 17 mars précédent, dans un match des séries contre les Nordiques, au Forum, il s'était fait briser une épaule lors d'une mise en échec de robert Picard.   Malgré deux opérations, il n'était plus en état de continuer sa carrière au hockey.

Il eut quand même l'avantage de rester dans le milieu qu'il affectionnait, car ses services furent aussitôt requis comme commentateur à Radio Canada et à CJMS.  Analyste aux côtés de Claude Quenneville à CBF 690, il parlait à la radio au même moment où Gilles Tremblay paraissait à la télévision.  De plus, il collaborait régulièrement à CJMS dans le cadre des émissions de Michel Beaudry et de Pierre Trudel.

Le 17 octobre 1995, il recut sa nomination de premier entraîneur du Canadien et son succès fut immédiat.

Son retrait comme joueur actif en 1986 a été une lourde perte pour le Canadien et nombreux sont ceux qui lui ont rendu des hommages sentis et mérités.

"Forcé à la retraite à l'âge relativement jeune de 30 ans, Mario Tremblay n'aura sans doute jamais la satisfaction de voir son nom au Tableau d'honneur du Panthéon de la Renommée du hockey.  Sa fiche de 584 points ne suffira vraisemblablement pas pour le démarquer des joueurs de son époque, mais on se souviendra de lui comme d'un joueur qui avait le mot fierté tatoué sur le front et dans le coeur." (Guy Pinard, journaliste).

"Je ne connais pas de joueurs qui ont travaillé avec autant d'ardeur que lui; respecté de tous, ce roi des plombiers jouait toujours avec la même intensité." (Richard Sévigny).

"Mario se défoncait pour l'équipe et il était un exemple de ténacité et de travail; le Canadien vient de perdre un gagneur, un vrai de vrai." (Jacques Lemaire).

"L'enthousiasme et la fougue de Mario ne sont pas étrangers aux quatre conquêtes de la coupe Stanley." (Larry Robinson).

"Il avait toujours le mot pour nous faire rire et nous faire oublier nos fatigues." (Mats Naslund).

"Mario était animé d'une confiance inébranlable en lui-même et il était prêt à enfoncer les murs.  C'est une sorte d'idole et un leader pour les jeunes; des hommes de sa trempe, il n'en existe pas beaucoup." (Claude Mouton).

Le monde aimait Mario, le joueur de hockey, au point que le journaliste Réjean Tremblay l'a mis en parallèle avec "Baptiste".  "Il était Baptiste dans ce que Baptiste a de plus travailleur, de plus gouailleur, de plus joyeux et de plus profond."  On pourrait même ajouter qu'il était "Ti-Paul la pitoune" de Gilles Vigneault, celui qui avait "laissé son sac d'école" pour s'esquinter du matin au soir avec sa scie à chaîne.  En Mario, on se reconnaissait dans ce qu'on a de mieux, et c'est pour ca qu'on l'aimait.  On l'aime toujours, car à titre d'entraîneur actuel du Canadien, il réussit à transmettre à tous son enthousiasme.

Source:  Société d'Histoire d'Alma.

              Journal de Québec, 2 et 14 mai 1976.

              Le Quotidien, 13 janvier 1981.

              Progrès-Dimanche, 22 avril 1984.

              Le Soleil, 23 et 24 septembre 1986.

              La Presse, 23 et 28 septembre 1986, 24 au 28 octobre 1995.



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